Avoir recours à un crédit bancaire (tel qu’un crédit immobilier) ou crédit à intérêt pour acheter un appartement est-il licite (halal) ou non (haram) en islam ?
Je me permets d’aborder cette question, car en tant que média traitant de l’entrepreneuriat et de l’investissement éthique, nous ne pouvons nous passer de savoir quelle attitude à adopter face au crédit bancaire.
Pouvons-nous investir dans l’immobilier avec un crédit bancaire ?
Ou le crédit en islam est-il permis seulement pour acheter une résidence principale ?
Ou aucun des deux cas ?
Vous allez connaître la réponse à ces questions dans cet article.
Attention, restez bien avec moi jusqu’à la fin, car je vous donnerai une astuce pour justement trouver une solution à ce problème de logement, tout à fait licite (mais attention, qui demande du travail !).
Pour savoir si le crédit est halal ou non, nous allons prendre l’exemple du logement car c’est souvent la chose la plus difficile à acquérir dû aux montants importants engagés lors des achats immobiliers.
Le crédit bancaire en islam : 2 avis ?
Le musulman (investisseur ou non), lorsqu’il se penche sur cette question se trouve devant deux avis des personnes ou « autorités » de sciences d’aujourd’hui.
La première, celle de l’écrasante majorité des musulmans (si on ne peut dire: consensus!) est que le crédit à intérêt -que ce soit pour acheter un logement ou autre- est interdit (haraam).
Le second avis est que celui-ci est licite sous certaines conditions :
- Que le musulman ne possède pas d’autre logement qui suffit à ses besoins,
- que la maison en question (qui sera achetée à crédit) soit sa résidence principale
- et qu’il n’ait pas en sa possession une épargne lui permettant de l’acquérir sans recourir à ce moyen (à savoir le crédit qui comporte du riba).
Cet avis est l’avis du conseil de la fatwa européenne CEFR, dont je ne connais pas les personnes ayant émise cette fatwa, hormis le docteur Yousouf el Qardawi.
En tant que musulmans, nous nous devons d’avoir une bonne opinion de ces personnes-là, et le fait que je ne les connaisse pas nuit en rien dans le fondement de leur avis, qui s’appuie sur un avis de certains savants hanafites mais dans des conditions bien précises, mais qui, de manière objective, ne s’appliquent pas du tout au contexte d’aujourd’hui.
En effet, dans la fatwa des hanafites (qui sont, eux aussi une minorité à avoir cet avis), autorise le crédit, et le riba au sens large lorsque l’on a faire à des personnes de diyar-oul-harb (à savoir de pays ennemis). Or, cette notion, à quelques pays près, n’est plus du tout d’actualité aujourd’hui.
Ainsi, il est également important de noter que le comité de la fatwa européenne ne nie pas que le crédit soit interdit en islam.
En effet, Ribaa (l’usure, ou l’intérêt suivant les traductions) est unanimement reconnu comme étant parmi les grands péchés.
Et les textes du coran et la sounnah sont très clairs là-dessus.
Donc nous voici devant un jugement très lourd mais surtout… d’une force et d’une éloquence très importante.
Pour venir mettre en cause ce jugement d’interdiction il faudra donc au minimum des textes d’une même force…
Donc, tout comme il est interdit de dire d’une chose qu’elle est illicite (haram) sans preuves, dire qu’une chose illicite (haram) soit licite (halaal) l’est tout aussi, voire pire.
Une fois cette chose dite, voyons donc de plus près la fatwa du comité : toujours dans un but de recherche de la vérité.
Crédit et islam : Remettons les choses au clair…
Le problème est, que d’un côté nous avons les preuves du Coran et de la sounnah qui sont très claires sur l’interdiction. De l’autre, les personnes du comité se sont basées, pour autoriser cette pratique sur un argument principal à savoir : le principe que « les nécessités autorisent les interdits », principe tiré lui aussi des textes religieux.
Or, la question que je pose à chaque personne lisant cet article est de se demander si oui ou non cet argument est-il valable ? Ou en formulant autrement : Est-ce que ce principe s’applique ici ?
Pouvons-nous dire que posséder une maison est-elle parmi les choses indispensables et nécessité ? Ou l’indispensable, la nécessité, est-elle d’avoir un toit (quitte à être locataire) ?
Je vous invite à réfléchir à cette question avant de continuer à lire ces lignes.
Et pourquoi pas, prendre l’exemple en analogie des viandes halal (égorgées selon les préceptes de l’islam).
A l’époque où ce marché n’était pas encore développé.
Était-il permis au musulman de manger de la viande non-halal, sous prétexte que manger de la viande est quelque chose d’indispensable ? Non…
Des solutions existent, mais encore, faut-il aller les chercher, et surtout avoir assez de foi pour pallier ce manque.
Quand est-ce que nous autorisons le musulman à manger ce qui est illicite ?
Lorsqu’il y a nécessité : Lorsqu’on craint la mort.
Ne voyons-nous pas aujourd’hui des personnes payant des loyers et vivre honnêtement et décemment ?
Effectivement, devenir propriétaire est toujours mieux, mais cela si le chemin qui y mène est légiféré…
Effectivement, investir dans l’immobilier pour un musulman est une chose tentante, mais seulement si le chemin qui mène vers cet investissement est légiféré islamiquement.
Mais si on venait à imaginer que dans un pays X on ne trouve effectivement AUCUN logement à la location.
Et donc, les personnes vivantes dans ce pays ne sont confrontées qu’à deux choix : acheter un logement à crédit ou vivre dehors sans abri décent. Peut-être que la effectivement on pourrait se poser la question s’il ne serait pas, dans ce cas précis permis à ces personnes de prendre un crédit… Tout en voyant si d’autres solutions (tels que de créer un fonds d’investissement pour musulmans à l’étranger, ou la hijra par exemple) ne serait pas plus fondées ?
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Prendre un crédit bancaire : halal ou haram ?
Donc le mot de la fin, est que prendre un crédit bancaire n’est pas autorisé en islam.
La fatwa du CEFR est une fatwa qui va en l’encontre de ce que disent la majorité écrasante des savants et se base sur un concept qui n’a pas sa place ici. Cela, car il n’y a pas de nécessité.
Il y a un besoin, certes. Mais pas de nécessité.
La nécessité est définie par les savants par le fait de craindre la mort où s’en approcher considérablement. Or, toute personne douée de raison comprendra que ceci ne s’applique pas ici.
Je me suis permis de ne pas répondre à toutes les « preuves » qu’a utilisées le conseil pour venir au résultat auquel il est venu, tout simplement car ceci s’avérait peut-être un peu trop technique, et trop compliqué.
J’ai juste insisté sur quelques points essentiels, que je pense que toute personne puisse comprendre.
Pour ceux qui souhaitent une réponse plus poussée à cet avis, je vous invite à lire cet article (en arabe) très complet.
Maintenant que vous savez que vous ne pouvez pas investir dans l’immobilier en utilisant un crédit bancaire, quelles solutions s’offrent à vous ?
Attendre 38 ans à économiser ou bien trouver des solutions, des alternatives pour vous constituer un capital ?
Dans tous les cas, ce n’est pas le salariat qui ouvrira les portes de l’investissement dans l’immobilier pour un musulman…
Non, ce qui vous ouvrera les portes, c’est de faire tourner une entreprise, un business.
Dans laquelle votre temps est rémunéré 10, voire 20 plus que le SMIC horaire que vous touchez actuellement.
Car ne nous voilons pas la face: ce n’est pas un salaire de 1500 € qui vous fera acheter votre bien comptant.
Et là, effectivement après 3 ou 4 ans, vous pourrez acheter votre logement.. et cela CASH inshAllah.
Si cela vous intéresse, je vous montre la méthode pour créer un business et des revenus passifs conformes à l’islam, en téléchargeant le livre juste en dessous.